Carl Wrangel, Barman et propriétaire du bar The Barking Dog, Paloma Vermuteria & Shoppen à Copenhague. Le Barking Dog est un bar à cocktails à base d’agave au coeur du quartier de Nørrebro. A quelque pas de là se trouve leur cave Shoppen, qui met également l’accent sur l’agave, tout en proposant une très belle sélection de spiritueux de qualité. Un peu plus haut dans cette même rue, on trouve le Paloma, un bar de quartier, avec une grande terrasse où on sert à manger, des bières artisanales et surtout beaucoup de vermouth.

 

> Quel est votre spiritueux préféré et pourquoi ?

Mes spiritueux préférés sont ceux à base d’agave. Pourquoi, c’est une excellente question…  C’est le seul spiritueux à me satisfaire de cette façon. Je me sens plus connecté et lucide, je ne ressens pas l’ivresse traditionnelle de l’alcool. Il y a un lien profond entre moi et ce spiritueux.

> Quel est votre cocktail préféré et pourquoi ?

J’en ai trois, le premier est le Negroni, toujours plaisant, peu importe le moment de la journée, et une valeur sûre dans n’importe quel bar. Le Negroni classique j’entends, pas une de ses variations. En second je dirais  la Tommy’s margarita, je dois vraiment faire attention avec une bonne Tommy’s margarita, ça se boit comme du petit lait! Enfin le troisième ce serait une Piña Colada du Bar Zentral à Berlin, le seul cocktail pour lequel je serais prêt faire des kilomètres.

> Pouvez-vous nous donner votre Top 5 de vos bars préférés dans le monde, puis France?

Honnêtement je n’ai pas beaucoup voyage ces dernières années, et quelques-uns de mes préférés ont fermé, J’ai un faible pour les bons bars pourris, surtout quand je voyage, Je trouve qu’on que ça en dit beaucoup plus sur une ville et ses habitants. Dans le désordre, Le Fonque à Hambourg, le Green and Red à Londres (aujourd’hui fermé), le Bar Zentral à Berlin, Para de Sufrir à Guadalajara et In Situ à Oaxaca.

> Qu’est-ce qui vous a inspiré à choisir ce métier ?

Comme beaucoup, j’ai été jeté dans le bain et j’ai complètement accroché.

> Que pensez-vous de la tendance low ABV et des cocktails sans alcool ?

Le Low ABV c’est génial, on peut commencer tôt et continuer toute la journée sans être complètement défait. De cette façon les clients passent un super moment et les bars se font un peu plus d’argent. Les cocktails sans alcool ne sont à négliger, il semble que ce soit une tendance forte. Celle-ci a engendré l’augmentation des produits sans-alcool disponibles qui ne cessent de gagner en qualité. Pour autant ça n’a jamais vraiment retenu mon attention, je garde tout de même les yeux ouverts.

> Que pensez-vous du retour en grâce des liqueurs et spiritueux ‘old school’ observé ces dernières années ?

C’est génial, il y a tellement choix dans l’offre! Des produits de qualité toujours très agréables à déguster et avec lesquels on a plaisir à expérimenter. Je pense que cela donne aux bars l’occasion de personnaliser leur sélection de spiritueux plus facilement.

> Êtes-vous plutôt rhum pur jus ou plutôt rhum de mélasse ?

C’est difficile comme question, si l’on parle de rhums vieillis, je pense que je préfère les rhums de les rhums de mélasse, en ce qui concerne les rhums blancs en revanche je préfère les purs jus.

> Comment imaginez-vous le monde du rhum dans 5 ans ?

Je pense que les consommateurs comme les barmen prennent goût à des rhums plus audacieux, plus savoureux et je pense qu’on va voir une forte augmentation de rhums provenant de pays en dehors des pays producteurs traditionnels. J’espère également qu’il y aura une baisse des rhums tendances  afin que les vrais amateurs puissent en profiter.

>Quel est votre point de vue sur les embouteilleurs indépendants ?

Eh bien, si certains embouteilleurs indépendants ont fait des miracles en permettant aux distilleries d’être reconnues, d’autres se sont contenter de vendre des rhums bas de gamme dans de beaux packagings. Ce serait vraiment génial si les négociants de rhums étaient un peu plus sélectif quant à leur choix de clients, mais ce serait très étonnant. Avec un peu de chance, seuls les bons embouteilleurs passeront l’épreuve du temps. En attendant il y aura certainement un nombre toujours croissant de nouvelles marques, bonnes comme mauvaises.

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